Organisé chaque année par l’École Nationale Supérieure en Génie des Systèmes et de l’Innovation (ENSGSI), le challenge 48 heures pour faire vivre des idées a pour objectifs de sensibiliser les étudiants à la créativité et de promouvoir l’innovation en entreprise. Ce dispositif pédagogique issu de travaux de recherche sur les processus d’innovation initie les étudiants aux outils et méthodes de la créativité, tout en favorisant le travail collaboratif.
Pendant deux jours et demi, plus de 800 jeunes, issus de différents cursus suivis au sein d’écoles françaises et internationales, ont participé à ce marathon créatif qui donne naissance, à chaque édition, à des solutions innovantes face aux défis réels posés par des entreprises partenaires. Retour sur cette initiative avec Raphaël Bary, Maître de conférences en Sciences de l’éducation et de la formation à l’ENSGSI et organisateur du challenge.
Comment s’organise concrètement le challenge ?
L’événement réunit des équipes de 10 étudiants maximum pendant 48 heures. Les participants sont volontaires et suivent tous des formations variées (ingénierie, économie, design, lettres, sciences…). L’enjeu est de plancher sur un problème soumis par une entreprise en proposant le plus d’idées possible.
Pour accompagner la démarche, les étudiants ont accès quelques jours avant le challenge à des cours en ligne et des supports sur la génération d’idées. Durant l’événement, certaines méthodes sont imposées comme le raisonnement inversé (résolution du problème opposé), le rêve éveillé ou encore la méthode Scamper. L’Université de Lorraine facilite le travail des participants en intégrant dans chaque équipe un élève-ingénieur de l’ENSGSI formé aux méthodes de la créativité afin d’accompagner les réflexions et la prise de décisions de chaque groupe.
Pourquoi ce challenge des 48 heures ?
L’idée n’est pas de proposer un produit finalisé mais de générer un maximum de concepts innovants dans un temps imparti sans se soucier de la faisabilité économique immédiate ! Ce format permet aux participants de se concentrer uniquement sur la phase de génération d’idées avant de procéder à une sélection.
Comment sont sélectionnés les sujets proposés aux étudiants ?
En amont du challenge, nous lançons un appel à sujets auprès de notre réseau d’entreprises partenaires. Les sujets doivent être exploratoires et pas trop précis, car l’objectif n’est pas de concevoir un produit ou une solution technique, mais bien de faire naître des idées. 40% des thématiques abordées concernent le développement durable, l’égalité femmes-hommes, ou encore la diversité et l’inclusion.
Parmi les entreprises partenaires, on retrouve des grands groupes, des institutions ou des programmes d’économies d’énergie comme Mon trajet vert. Nous veillons à ce que les sujets intéressent les étudiants et faisons en sorte qu’ils les concernent directement.
A titre d’exemple, le sujet de la mobilité quotidienne durable des étudiants, porté par Mon trajet vert, a été traité par plus de 21 équipes au total, soit près de 200 étudiants. Chaque groupe produit entre 25 et 30 idées, qui sont ensuite mises à disposition des entreprises partenaires.
Quels sont les principaux bénéfices pour les étudiants ?
L’objectif est de leur offrir une expérience immersive dans un environnement collaboratif. Ce challenge leur permet d’acquérir des compétences en créativité et en génération d’idées, des atouts recherchés aujourd’hui par les employeurs. Les participants expérimentent également quelques softskills basiques. À l’issue de la formation, ils reçoivent une certification nationale d’excellence en créativité, valorisable dans leurs futurs stages et emplois.
Quel est le rôle du jury ?
Le jury n’a pas vocation à évaluer ou classer les idées, ce n’est pas une compétition. Il s’agit avant tout d’une action formative. Les membres du jury peuvent cependant attribuer un « coup de cœur » à certaines idées qu’ils jugent particulièrement originales ou pertinentes.
Le but est de mettre en avant les points forts des propositions, de partager des retours constructifs et d’encourager les étudiants à développer leur esprit créatif et leur capacité à travailler en équipe.
Quels sont les enjeux de cette collaboration entre étudiants et entreprises ?
Le challenge permet d’apporter un nouveau regard sur des problématiques réelles posées par des entreprises. Les idées peuvent parfois sembler classiques au début du cheminement des étudiants, puis peu à peu, des concepts originaux émergent.
Nous encourageons les participants à se mettre à la place des utilisateurs finaux pour imaginer des solutions innovantes.
Ce challenge est aussi une opportunité unique pour découvrir des méthodes de travail différentes, sortir du cadre académique et s’impliquer dans un projet collectif stimulant.
C’est une véritable occasion pour les étudiants de développer ces compétences, aujourd’hui très recherchées sur le marché du travail, et de vivre une expérience particulièrement enrichissante. Côté Entreprises, cet événement leur permet de mieux se faire connaitre auprès des étudiants et de bénéficier d’échanges privilégiés avec de potentiels futurs collaborateurs.