Alors que la prise de conscience environnementale progresse et que le secteur des transports représente environ 30% des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France (Source: Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires), le passage à une mobilité durable est devenu un enjeu crucial. Cet article détaille le processus, parfois complexe, du changement de comportement en matière de mobilité. En quoi la mobilité durable offre des alternatives aux modes de transports traditionnels ? Quels sont les leviers pour favoriser les mobilités actives et partagées ? Comment mettre en place une stratégie de changement de comportement de mobilité ? Faire évoluer concrètement ses habitudes de déplacement, c’est possible ! Découvrez nos éléments de réponse dans cet article !
Comment accompagner le changement de comportement en matière de mobilité ?
Changer des habitudes profondément ancrées, en particulier celles qui sont liées aux déplacements du quotidien, n’est pas chose aisée. Cependant, il est tout à fait possible d’inciter, grâce à différentes approches, les individus à s’orienter vers des choix de mobilité plus respectueux de l’environnement.
Bien identifier ses habitudes de déplacement : une première étape incontournable
Le point de départ du changement de comportement est de comprendre et de bien connaître ses habitudes de déplacement, ainsi que les alternatives possibles en fonction de sa situation.
Il est pour cela essentiel de faire le point sur ses pratiques courantes de déplacement, ainsi que ses motivations à améliorer sa façon de se déplacer au quotidien.
L’ acculturation et la sensibilisation des différents publics peuvent prendre plusieurs formes :
- L’organisation de temps d’échanges (conférences, webinaires, ateliers pédagogiques) sur des sujets tels que la mobilité douce, les économies d’énergie ou les gains financiers ;
- L’accès à des informations précises sur les réglementations, les types d’engins ou de véhicules et les réflexes de sécurité à acquérir ou à développer ;
- La démonstration et la preuve des nombreux avantages (sanitaire, environnemental, social, économique…) de la mobilité durable.
Ces différentes initiatives sont notamment proposées par deux des partenaires du programme Mon trajet vert : Two Roule et Mwheel Mobility.
La pratique : un excellent moyen de découvrir et d’envisager de nouvelles habitudes de déplacement
Une fois les informations clés recueillies et la sensibilisation effectuée, l’étape suivante consiste à découvrir de nouveaux modes de transport et, si nécessaire, d’en renforcer les compétences. Cela inclut :
- La mise en place de sessions de formation pratique pour divers modes de transport (vélos, vélos électriques, trottinettes),
- L’apprentissage de compétences socles comme l’équilibre, le positionnement et la manipulation du véhicule,
- La mise en situation en conditions réelles de circulation, dans le cadre d’une pratique guidée ou d’une simulation, afin de renforcer la confiance en soi.
En parallèle, partager des expériences positives, comme lors d’activités de groupe ou d’événements autour du transport durable, est essentiel. En mettant en avant le plaisir de ces nouvelles habitudes de déplacement et les avantages d’une mobilité active (meilleure santé, impact positif sur l’environnement et économies), on encourage davantage les gens à changer leurs comportements.
Un processus à inscrire dans la durée pour ancrer efficacement les nouveaux comportements
Le changement de comportement en matière de mobilité durable peut s’effectuer rapidement, mais il nécessite souvent d’être maintenu plusieurs semaines voire mois pour s’installer durablement.
Pour cela, un accompagnement dans la durée peut s’avérer nécessaire, par exemple en proposant aux usagers ayant fait évoluer leurs habitudes un retour d’expérience ou des informations en continu en maintenant le lien grâce à des échanges réguliers. Cela peut concerner à la fois leurs nouvelles pratiques de déplacement, les enjeux de sécurité liés à leurs trajets (positionnement sur la chaussée, équipements…) ou encore les itinéraires les plus adaptés.
En encourageant des améliorations progressives, plutôt qu’un changement drastique, il devient alors plus facile de se projeter et d’améliorer en profondeur ses déplacements du quotidien.
Quels leviers pour promouvoir la mobilité active et partagée ?
Plusieurs facteurs clés peuvent influencer de manière significative l’adoption de pratiques de mobilité durable :
- Les avantages économiques : les enjeux financiers ont un véritable impact sur le changement de comportement ;
- Le développement d’infrastructures : une infrastructure sûre et pratique est fondamentale pour encourager la mobilité durable ; sans cela, il est parfois difficile de se projeter dans de nouvelles habitudes ;
- Les mesures de sécurité : pour une adoption généralisée, il est crucial de développer le sentiment de sécurité et des pratiques sûres ;
- L’innovation technologique : les avancées technologiques peuvent rendre la mobilité durable plus attrayante ;
- L’influence sociale : les dynamiques sociales et le processus de normalisation des pratiques de mobilité peuvent accélérer le changement de comportement.
En pratique, ces leviers regroupent différentes actions concrètes :
Avantages économiques | Développement des infrastructures | Mesures de sécurité | Innovation technologique | Influence sociale |
Aides gouvernementales ou locales pour l’achat de vélos, vélos électriques ou trottinettes électriquesIncitations fiscales pour le choix d’options de transport durables (Forfait mobilité durable)Mise en exergue des économies à long terme de la mobilité active par rapport à la possession d’une voiture | Création de voies piétonnes ou de trottoirsCréation de pistes cyclables dédiées et sécuriséesMise en place de systèmes de partage de vélos et de trottinettesDéveloppement de pôles de transport intermodaux, permettant ainsi de combiner les modes de transports pour ses trajets (marche, vélo, trottinette, transports collectifs etc. | Amélioration de la conception des routes pour donner la priorité à la sécurité des piétons et des cyclistesÉducation de l’ensemble des usagers de la route sur la notion de partage des voiesSensibilisation sur la vulnérabilité de certains usagers par rapport aux voitures notammentFormation aux pratiques sûres, à l’importance d’avoir un équipement bien adapté à ses trajets et aux bons réflexes à adopter | Accès à des applications de mobilité conviviales pour la planification d’itinéraires et le partage de véhiculesAméliorations de la technologie des vélos électriques et des trottinettes électriques, augmentant l’autonomie, le confort et la réparabilité | Partage des réussites et mise en valeur des pairs qui ont adopté de nouvelles pratiques de mobilité plus durablesOrganisation d’événements et d’animations (défis, simulateurs etc.)Renforcer dans les cultures d’entreprise la notion de mobilité durable |
Comment mettre en place une stratégie de changement de comportement de mobilité ?
Développer une stratégie efficace pour le changement de comportement en matière de mobilité nécessite une approche globale.
Tout d’abord, il convient de bien identifier les besoins, les attentes ainsi que les freins du changement de comportement d’un public, en ciblant plus précisément les caractéristiques individuelles. Concrètement, cela peut se traduire par le fait de mener des enquêtes ou d’organiser des groupes de discussion avec un public donné.
Ensuite, il s’agit de définir des objectifs dédiés et mesurables pour le changement de comportement (par exemple, augmentation du nombre de navetteurs à vélo) en établissant des indicateurs de performance, permettant de suivre les progrès.
Il est également possible de construire des partenariats avec des acteurs de la sensibilisation et de la prévention en matière de mobilité, tels que Two Roule ou Mwheel Mobility, pour l’organisation de sessions de formation en présentiel, en distanciel ou grâce à la réalité virtuelle.
Cela peut aussi nécessiter de collaborer avec les autorités locales, les établissements d’enseignement supérieur ou les entreprises pour créer des environnements favorables. L’objectif est de plaider en faveur de politiques soutenant la mobilité durable ou d’encourager le développement d’infrastructures adaptées : voies piétonnes, pistes cyclables, parkings sécurisés le long des trajets, ou encore douches et vestiaires sur les lieux de travail pour se changer si nécessaire. Ces mesures aident à surmonter les obstacles souvent associés aux pratiques de mobilité active.
Conclusion
En définitive, changer les comportements en matière de mobilité est un objectif complexe mais atteignable. En combinant éducation, soutien, pratique, développement d’infrastructures et incitations, nous pouvons créer une transition progressive vers une mobilité plus durable. Cela nécessite de prendre parfois du temps – bien que certaines améliorations puissent être observées en quelques jours ou semaines.
Face aux enjeux liés au dérèglement climatique et à la congestion urbaine, l’évolution vers une mobilité active et partagée n’est pas seulement souhaitable, mais nécessaire. En mettant en œuvre des stratégies globales qui répondent à la fois aux besoins individuels et aux obstacles systémiques, nous pourrons alors donner naissance à des lieux non seulement plus respectueux de l’environnement, mais aussi plus agréables pour tous.
Alors si vous souhaitez vous aussi faire évoluer vos habitudes de déplacement et en savoir plus sur la mobilité durable, consultez notre article dédié :