Sensible aux enjeux environnementaux, Émeline, 22 ans, a choisi d’en faire le cœur de son parcours académique. Étudiante en master Qualité, Sécurité, Environnement (QSE), elle s’intéresse enjeux liés à la qualité des produits et des services, ainsi qu’aux normes environnementales et aux politiques de développement durable. À travers son cursus, elle explore notamment la réglementation liée à la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) qui impose aux organisations des actions concrètes sur leur consommation d’énergie, la gestion de leurs déchets ou encore la mobilité de leurs salariés.
Dans cette interview, Émeline partage sa vision de l’engagement étudiant pour la transition écologique, les défis qu’elle rencontre et les leviers à activer pour faire évoluer les mentalités.
Quels types de ressources et d’outils sont utilisés dans ta formation pour mieux comprendre les enjeux environnementaux ?
Dans notre formation, nous nous appuyons sur différentes ressources, notamment les rapports du GIEC ou encore le concept des neuf limites planétaires, qui permet d’identifier les seuils critiques au-delà desquels les équilibres naturels terrestres pourraient être déstabilisés. Tout cela me permet d’avoir une vision globale et scientifique des défis environnementaux actuels et futurs !
Qu’est-ce qui t’a incitée à t’engager en faveur de l’environnement ?
J’ai grandi à la campagne, entourée de champs et de nature. Cela peut sembler anodin, mais ce cadre de vie m’a offert une véritable connexion avec mon environnement. Enfant, j’ai d’ailleurs passé beaucoup de temps à observer les changements au fil des saisons ainsi que l’évolution de la faune et de la flore. Vivre en milieu rural m’a aussi permis d’être témoin des transformations de l’agriculture, notamment l’essor de l’agriculture biologique et l’évolution des pratiques agricoles.
Mon cursus en Qualité, Sécurité, Environnement a également renforcé mon engagement écologique. Le suivi de l’actualité réglementaire et l’analyse des défis auxquels les entreprises doivent faire face pour s’adapter aux enjeux environnementaux m’ont poussée à agir et à approfondir mes connaissances.
Comment mets-tu en pratique ton engagement écologique au quotidien ?
Avec mes camarades de Master, nous avons décidé de suivre et de mesurer notre empreinte carbone personnelle. C’est une initiative qui nous tient à cœur, car elle nous aide à mieux comprendre notre impact environnemental et à réduire progressivement nos émissions. Ce projet n’a pas été lancé par l’école, mais est une démarche collective qui n’est en aucun cas une contrainte. Au contraire, c’est un véritable challenge, mené dans un esprit de bienveillance : chacun cherche à comprendre ses émissions de gaz à effet de serre afin de pouvoir ajuster ses habitudes. A mon sens, c’est le premier pas vers une prise de conscience écologique !
Pour ma part, mon objectif est de passer de 8,1 tonnes de CO₂ en 2024 à 6 tonnes de CO₂ en 2026. Pour y arriver, j’ai identifié plusieurs leviers d’action, comme l’amélioration de l’isolation de mon logement, la limitation dans mes achats de vêtements, et l’adoption d’une alimentation locale et de saison.
Au quotidien, tu pratiques le covoiturage pour la plupart de tes trajets. Qu’est-ce qui te motive à adopter cette pratique et quels sont les défis que tu rencontres ?
Le covoiturage a plusieurs avantages : il rend les trajets plus conviviaux, permet de rencontrer d’autres étudiants ou salariés, et, bien sûr, réduit les coûts de carburant et les émissions de CO₂.
Étant donné que j’habite dans une zone rurale des Deux-Sèvres, je prends la voiture tous les jours pour me rendre à mon travail. Plutôt que de voyager seule, je covoiture avec des collègues. Nous nous organisons de façon informelle, en nous adaptant aux disponibilités de chacun. L’entreprise dans laquelle je suis actuellement en alternance est d’ailleurs en train de mettre en place un plan de mobilité afin de motiver encore plus de salariés à se mettre au covoiturage du quotidien.
Selon toi, quel rôle les jeunes peuvent-ils jouer dans la transition écologique ?
Nous avons une grande responsabilité pour faire bouger les choses et convaincre les générations futures d’agir. C’est pourquoi, avec d’autres étudiants, nous nous efforçons de sensibiliser certains de nos camarades qui continuent à prendre la voiture pour se rendre au campus, alors qu’ils pourraient opter pour le bus.
C’est parfois difficile de savoir par où commencer, mais l’essentiel est de connaître les leviers d’action, de ne pas se sentir impuissant et de passer à l’action. Chaque geste compte et plus nous serons nombreux à adopter des solutions durables, plus notre impact sera grand ! En changeant nos habitudes de mobilité, nous faisons un pas dans la bonne direction !